Touplaké : David est devenu vigneron dans la Loire

Touplaké : David est devenu vigneron dans la Loire

On a tous déjà rêvé de tout quitter pour recommencer sa vie ailleurs. Bye bye le travail, l’appart’ trop petit et trop cher, bye bye le métro. On sait très bien que toi aussi, tu y as déjà pensé ! Et bien figure-toi qu’il existe des gens qui le font vraiment. La semaine dernière par exemple, on a rencontré David Michelis, qui a abandonné sa carrière de producteur artistique pour reprendre un domaine et devenir vigneron en 2021 à Ambierle, sur la côte roannaise.

Ambierle, c’est un village pas très loin de Roanne, au Nord du département de la Loire. Il est labellisé “Villages de Caractère en Loire” : en gros, c’est le genre d’endroits où tu sais que tu gagnerais 10 points de bonheur par jour si tu y habitais. Rien que ça !

Ambierle, c’est aussi là que se trouve le domaine Reniteo. En latin, “reniteo”, ça veut dire “renaître”, “briller de nouveau”. C’est beau quand on sait qu’à sa tête il y a David, qui a tout quitté pour venir s’installer ici.

Son histoire nous a mis des étoiles plein les yeux (on a même commencé à chercher un vignoble à racheter sur le bon coin) et on a eu envie de t’en faire profiter. On ne t’en dit pas plus et on te laisse avec David qui te parlera de tout ça bien mieux que nous !

C'était quoi, le point de départ de cette reconversion ?

Mon ancien métier (producteur artistique) était très prenant, j’étais beaucoup en mouvement, j’avais très peu de temps, tout le temps à droite à gauche. C’était une vie de tournée, en fait.

A un moment, j’ai eu plutôt envie d’ancrage, envie de me poser, de construire quelque chose et d’investir sur un lieu.

Le deuxième déclencheur, ça a été une prise de conscience écologique. J’ai compris que ce que je faisais avant avait peu de sens au regard des problématiques actuelles et que je devais me réinterroger là-dessus. Je me suis dit qu’il faudrait peut-être investir sur des choses plus pérennes.

A la base le milieu du vin c’est une passion ?

Exactement ! En fait, je viens d’une famille agricole. Du côté de ma mère, on est éleveurs dans le sud du département de la Loire, dans le massif du Pilat. Du côté de mon père, je suis petit-fils d’immigrants italiens. Dans ces deux familles, il y a un intérêt pour la bonne chaire, la table, la convivialité, le partage en famille ou entre amis. Et puis il y a toujours eu du vin à table !

Je me suis particulièrement intéressé au vin à travers le temps. Au début, j'ai fait des formations pour le plaisir, pour mieux connaître le vin. Et puis ensuite je suis allé un peu plus loin et j’ai fait un master en commerce international.

Au début, je me suis dit que je ferais la même chose que je savais faire dans le milieu du spectacle, mais pour des vignerons. On appelle ça un agent. C’est celui qui promeut l’image du vigneron, qui fait goûter ses vins, qui l’aide à vendre.

Et puis finalement, je suis allé faire un stage long chez Yves Cuilleron, un vigneron installé en Côte-Rôtie. C’est cette rencontre qui m’a vraiment fait prendre conscience que c’était possible de faire du vin avec les connaissances que j’avais. C’est lui qui m’a poussé, qui m’a dit “non mais toi il faut pas que tu fasses du commerce, t’as un truc, il faut que tu t’installes”. Sur le coup je me suis dit “bon il est gentil mais c’est pas mon projet” et en fait l’idée a fait son chemin, et voilà que 2 ans plus tard je commençais à m’installer.

C’est grâce à cette rencontre que j’ai commencé à me dire que c’était possible de faire du vin moi-même. Je me suis rendu compte que j’en savais plus que ce que je pensais et que finalement faire du vin, c’était être producteur de raisin, mais aussi faire confiance à son feeling, à ses émotions, à ce qu’on ressent du terroir. On est dans le ressenti, dans le sensoriel.

C’est quoi les points qui vous faisaient peur avant de changer de vie ?

J’ai pas peur de grand chose ! Mais quand même ce qui me faisait peur, c’est que c’est un métier où les aléas climatiques sont omniprésents et peuvent nous jouer des tours. Ça a été le cas lors de mon installation en 2021 où j'ai gelé à 70%. On peut tout perdre du jour au lendemain. Il suffit de 5 minutes de grêle et votre récolte est foutue. Ça peut entraîner des choses tragiques. Donc ça me faisait peur et ça me fait toujours peur, c’est inhérent à mon métier.

La deuxième chose qui me faisait peur, c’était d’être tout seul. A la base on s’imagine que c’est un métier un peu solitaire. Quand je me suis reconverti, j’ai quitté mon réseau professionnel que j’avais mis 15 ans à bâtir, j’ai quitté la ville dans laquelle j’étais implanté, j’ai quitté beaucoup de choses et je me disais “mince je vais être tout seul”. Et en fait je suis jamais seul et pas “dans ma campagne perdue”.

Finalement, quand je suis arrivé, j’ai reçu un super accueil. Dans le métier de vigneron on voit beaucoup de monde. Il y a beaucoup de parties prenantes, d’interlocuteurs, les saisonniers par exemple. Quand on est en vendange, on est plus de 30 personnes pendant 10 jours. Il y a tout le temps du monde !

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Quand vous êtes arrivé, tout s’est passé comme vous l’aviez imaginé ?

En vérité, je n’imaginais pas grand-chose. Mais quelque part, tout s’est aligné de manière assez inattendue. J’ai facilement trouvé une maison où m’installer et j’ai même pu y construire un cuvage. D’ailleurs, c’est un lieu où il y avait un vigneron avant, donc c’est hyper intéressant.

J’ai aussi gagné le concours Vignerons et Terroirs d’Avenir en 2022, ce qui m’a ouvert encore plus de portes.

Il y a une somme de choses auxquelles je ne m’attendais pas forcément mais qui ont été très positives pour le projet !

Est-ce que vous avez rencontré des problèmes en particulier ?

L’accompagnement bancaire et l’accompagnement des partenaires financiers n’est pas toujours évident quand on s’installe. Ça a été un peu fastidieux.

Et puis l’histoire du gel ! Ça faisait six jours que j’étais installé. A ce moment-là, je me suis demandé s'il ne fallait pas tout abandonner…

Mais une fois qu’on a signé pour ce genre de projet, on ne peut plus faire machine arrière.

Vous avez eu des aides ou un accompagnement spécifique quand vous vous êtes installé ?

Oui bien sûr ! J’ai d’abord eu une dotation jeunes agriculteurs. J’ai eu des subventions pour investir dans du matériel pour la conversion du domaine en bio. Aujourd’hui au domaine on est exemplaires au niveau environnemental justement parce qu’on a pu investir dès le début grâce à la région et au département.

Les collectivités territoriales, régionales et départementales ont été importantes pour le projet et elles le sont encore puisqu’on a encore des projets, dont un gros projet de tourisme responsable qu’on essaie de développer au domaine. La région sera partie prenante du projet.

Qu’est-ce que vous diriez à quelqu’un qui hésite à faire la même chose que vous ?

Ce que je dis tout le temps, c’est qu’il n’y a pas de risque. Si ça marche, c’est super. Si ça ne marche pas, tant pis, on revend et on rembourse. Mais on ne joue pas sa vie, on ne joue pas sa santé. Il ne faut pas hésiter à se lancer, c’est que du plus ! Dans tous les cas, un tel projet est une réussite parce qu’il apporte des questionnements, un repositionnement, une réouverture. Il ouvre un nouveau réseau, des nouveaux espaces de réflexion. C’est tout le temps positif.

Si avec ça t’es pas convaincu de sauter le pas, on ne sait pas ce qu’il te manque ! Bon allez nous, on va diguer le bon coin sur les mots clés “rachat vignoble”.

Pour suivre David et le domaine Reniteo, tu peux les retrouver sur Instagram et Facebook.

Doux Jésus !

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