Le Cotentin, c’est un peu la Normandie version nature brute + charme discret. Tu traverses des champs, des haies, des bosquets, parfois de la lande, et dès que tu t’approches de la côte, la mer, les falaises, le vent, le grondement des vagues. Et ok, c'est peut-être pas les Alpes, mais je t'assure qu'il y a de quoi chauffer tes cuisses, avec assez de montées basses, de collines douces pour ne pas t’ennuyer — le tout dans une lumière souvent changeante, nuageuse, éclairée… magique.
Tu verras aussi des villages normands typiques : maisons de pierre ou pierres enduites, toits d’ardoise ou d’ardoises/tuiles, de petits clochers, des prés verts ornés parfois de vaches ou de pommiers. La proximité de la mer donne une respiration différente à tout ce périple : odeur de sel, cri des oiseaux marins, ports, criée, bateaux.
Ici, la route des “Trois Châteaux” t’invite à un mix de nature, d’histoire et de bonne chère. Je te propose de plonger dans ce parcours, de ressentir le paysage, de découvrir les châteaux (Saint-Sauveur Le Vicomte, Bricquebec, Le Rozel), et surtout de noter quelques haltes resto & ports de pêche pour bien recharger les batteries. Prêt.e ? Alors c'est parti pour 100 km, à faire en un (si t'es chaud) ou deux jours si tu veux chiller, au coeur du Cotentin !
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Saint-Sauveur-Le-Vicomte, top départ
L'aventure commencer au château de Saint-Sauveur-Le-Vicomte, mastodonte médiéval qui domine la petite ville et qui t’embarque direct au cœur de la Normandie des chevaliers. L’histoire remonte au XIᵉ siècle, quand les premiers seigneurs bâtissent cette forteresse pour tenir le Cotentin. Au fil des siècles, le lieu a vu passer des barons puissants, des guerres, des sièges, puis la guerre de Cent Ans qui l’a durement marqué. On raconte même que Bertrand du Guesclin y a mené le siège en 1375 pour le reprendre aux Anglais. Rien que ça. Les vestiges que tu vois aujourd’hui, avec leurs murailles imposantes, leurs tours rondes et carrées, dégagent encore cette aura de puissance militaire médiévale.
L'été, checke bien l'agenda du coin parce que des petites sauteries y sont souvent organisées !
Infos pratiques :
- Horaires : ouvert toute l'année
- Prix / tarifs : 4 € / adulte ; 2 € pour étudiants et demandeurs d’emploi ; gratuit pour les moins de 18 ans
- Possible de réserver une visite guidée avec le Pays d’Art et d’Histoire de Valognes au 02 33 95 01 26
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Le château de Bricquebec
Le château de Bricquebec, c’est un peu le gros costaud du trio. Il trône au milieu du bourg comme s’il avait toujours été là — et en fait, c’est presque vrai : ses origines remontent au XIᵉ siècle. Reconstruit au XIVᵉ, il a été la forteresse des barons de Bricquebec, l’une des familles les plus puissantes du Cotentin. Pour te donner une idée, leurs armoiries s’affichaient à peu près partout dans la région, façon logo de marque en mode médiéval. Le donjon polygonal, une rareté architecturale, impressionne toujours autant. Et quand tu lèves la tête, tu comprends vite que ce n’était pas qu’un château, mais carrément une démonstration de muscles en pierre.
Aujourd’hui, l’endroit est bien plus accueillant : tu peux te balader librement dans les remparts, explorer les tours, et même déjeuner sur place puisque le château abrite un resto. Et là, petit clin d’œil historique : on raconte qu’au Moyen Âge, les banquets de Bricquebec étaient tellement gargantuesques que les chroniqueurs en rigolaient. Entre deux plats de sanglier et quelques litres de cervoise, certains convives finissaient roulés sous la table plus vite qu’ils ne l’auraient voulu. Bref, rien n’a changé : si tu veux l’expérience complète, fais comme eux, installe-toi à l’hostellerie du château et teste la version moderne de ces festins !
Infos pratiques :
- le château est accessible librement (partie extérieure) tous les jours
- pour les visites guidées, il faut contacter le Pays d’Art et d’Histoire au 02 33 95 01 26
- l'hostellerie de Bricquebec est ouverte toute l'année
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Le château du Rozel
Au Rozel, on ne fait pas les choses à moitié. Imagine un château planté là depuis le Moyen Âge, posé sur ses fondations du XIIIᵉ siècle comme un gros caillou dans la lande normande. D’abord aux barons de Bricquebec, puis récupéré par les Bignon, il a connu toutes les modes : on lui a collé des créneaux, des merlons, un belvédère, comme si c’était un château-playmobil à customiser. Merci Jérôme-Frédéric Bignon, bibliothécaire du roi et bricoleur du dimanche, qui a décidé qu’un château, c’était encore mieux avec une touche “touristique avant l’heure”. La Révolution a bien tenté de le mettre KO, mais au XIXᵉ siècle il a retrouvé de l’allure, et aujourd’hui ses façades et ses toitures sont carrément classées Monuments historiques.
Et le plus fou, c’est que ce château n’est pas juste une belle vieille pierre à admirer de loin. Tu peux littéralement y dormir, te réveiller sous ses poutres et te prendre pour un chevalier en pyjama. Et si tu n’as pas envie de poser ton sac pour la nuit, tu peux au moins t’offrir une pause crêpe dans les anciennes cuisines. Et oui, au Rozel tu repas avec une ribambelle d'histoires et une crêpe au beurre salé !
Infos pratiques :
- Le château fait chambre d'hôtes ouvertes toute l'année
- La crêperie La Rozelie est ouverte tous les jours
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Comment organiser ton week-end ?
- Venir en train : tu peux arriver à Valognes, puis rouler jusqu'à Saint-Sauveur-Le-Vicomte : 19km environ
- Transporter ton vélo : les bus Cap Cotentin disposent de portes-vélo. De la gare de Valognes, tu peux donc aussi prendre la ligne F jusqu'à Saint-Sauveur avec ton vélo si tu ne veux pas pédaler !
- Où dormir : si tu fais la trace en deux jours, on te conseille de dormir au Rozel, presque à mi-chemin
Kiss, mouette bruyante et iode à plein nez,
Jacques