Il y a des gens qui partent aux Maldives. D’autres qui courent un semi-marathon à Barcelone. Moi ? J’ai décidé de traverser la moitié nord de la France… en pédalant sur un vieux Peugeot de 1983, équipé d’un porte-bagage rouillé et d’un klaxon en forme de canard. Pourquoi ? Parce que La Vélomaritime, c’est plus qu’un itinéraire : c’est un état d’esprit.
Plus précisément, c’est la partie française de l’EuroVelo 4. De Roscoff à Dunkerque, plus de 1 500 kilomètres de côtes, de falaises, de ports de pêche, de plages, de crêpes (beaucoup de crêpes) et de rencontres improbables dans des bistrots où l’on se sent comme chez soi. Le tout, habilement fléché grâce aux panneaux Vélomaritime et son identifiant EuroVelo4 – parce que même les cyclo-boomers comme moi ont besoin d’un peu d’orientation.
Alors, je t’emmène dans mes sacoches. Ce n’est pas une performance. Ce n’est pas un défi. C’est juste un voyage au rythme du vent, du sel et des petites routes. Monte en selle : la mer est à droite, et la liberté tout droit. Ah, et la trace complète est ici !
Semaine 1 : De la Bretagne à la Normandie - 450 kilomètres en 6 étapes
On enfourche le vélo à Roscoff, petit port corsaire au charme bien breton. Après avoir fait un coucou à son phare majestueux, emblème du coin, c’est parti pour une semaine de côtes sauvages, de vent dans les mollets et de petites haltes qui sentent bon le beurre salé. Cette première portion de La Vélomaritime, c’est la Bretagne en version carte postale : granit rose, eaux limpides et chapelles qui tiennent tête aux embruns. De Roscoff à Perros-Guirec, on longe une côte découpée comme un kouign-amann, en passant par Morlaix (arrêt obligatoire au marché du samedi matin, ne serait-ce que pour les galettes-saucisses qui font trembler la fourche).
À Port Térénez, on cale une pause au bar à huîtres (ouvert de 11 à 21h de juillet à septembre, le maxi bon plan), vue sur la baie et les casiers de pêcheurs à marée basse : le rêve du cycliste à crocs. Après Lannion (marché le jeudi, matin pour les légumes, après-midi pour flâner), cap sur Paimpol et son marché du mardi matin, parfait pour refaire le plein de rillettes de maquereaux et de petites histoires de marins. L’abbaye de Beauport veille sur les lieux comme une vieille tante qui aurait trop lu Chateaubriand.
Saint-Brieuc et Erquy marquent les étapes suivantes, entre les fameuses falaises de Plouha (les plus hautes de Bretagne!), stations balnéaires, baies et plages sauvages, jusqu’à l’arrivée en fanfare à Saint-Malo, où tu sens que l’aventure va clairement crescendo. Dernière étape de la semaine, il est l’heure de filer au marché aux huîtres de Cancale, pour y goûter l’iode à l’état pur. Le lendemain, dernière étape… le graal. Le final. Le Mont. Le Saint des saints. Le Mont Saint-Michel, surgissant des sables comme dans un film de Miyazaki. L’objectif est clair : poser le vélo, marcher pieds nus dans la baie, monter à pieds jusqu’à l’abbaye et profiter de la vue !
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Semaine 2 : Du Mont aux plages, entre bocage et mémoire - 585 km en 7 étapes
Mais avant toute chose, voici le MAXI BON PLAN de La Vélomaritime : des petits prix pour les visiteurs qui viennent voyager à vélo sur le territoire ! Près de 20 sites culturels et touristiques ont décidé de jouer le jeu, et tu retrouves toutes les infos ici.
Après avoir avalé nos huîtres à Cancale et salué le Mont-Saint-Michel comme il se doit, on continue de s’enfoncer en Normandie pour une seconde portion de La Vélomaritime. Et là, changement d’ambiance : bonjour les vertes collines du bocage normand. Première grosse étape jusqu’à Vire, 97 km de grimpettes et de pâturages (avec 90% de voies vertes, ça fait plaisir !) où chaque vache semble vous juger avec tendresse. Puis cap sur Carentan-les-Marais, en longeant la Vire en passant par Saint-Lô, à travers chemins creux et haies hautes – un peu comme dans un tableau de Millet, sauf que Millet ne transpirait pas dans son cuissard.
À Carentan, hop, petit tour de train jusqu’à Cherbourg (parce qu’un cycliste averti sait quand laisser sa monture souffler). Puis on retrouve la mer et l’Histoire, en lettres majuscules : Utah Beach, Omaha Beach, Gold Beach… les plages du Débarquement, paisibles aujourd’hui, mais chargées d’émotion. On pédale en silence parfois, en écoutant le vent souffler les souvenirs. On peut aussi opter pour une activité char à voile tant les plages sont immenses !
Pause bien méritée à Bernières-sur-Mer, et surtout, idée cool pour un stop parfait : 5 Pailles à Langrunes-sur-Mer, café associatif où on peut resserrer une roue tout en refaisant le monde. Et si on veut du thé, du calme et du terroir, on s’arrête aux Sablés d’Asnelles, une biscuiterie artisanale très très cool !
Les derniers kilomètres longent les stations balnéaires élégantes : Cabourg, Deauville (chic, mais pas snob), et enfin Honfleur, carte postale parfaite pour clore la semaine. Terrasses, voiliers, coucher de soleil sur les façades à colombages… On s’ouvre une bouteille de cidre, on trinque à la mémoire et à la route. Et on se dit que la troisième semaine peut bien commencer.

Semaine 3 : Cap sur le nord, ses digues et ses frites !
On laisse Honfleur dans le rétro, on saute dans un bus direction Le Havre, point de départ de cette troisième semaine sur La Vélomaritime. Le décor change, les falaises se dressent comme des murs de craie. On file vers Etretat, Fécamp puis Dieppe, en longeant les fameuses valleuses, ces petites brèches vertigineuses dans la côte d’Albâtre. Et le samedi matin, ne ratez sous aucun prétexte le marché de Dieppe, élu plus beau marché de France. Entre les harengs, les fromages coulants et les accents normands, c’est un festin de vie.
On arrive donc dans les Hauts-de-France ! Après un détour par la charmante Saint-Valery-sur-Somme, ses ruelles médiévales et son marché du dimanche matin, on entre dans la majestueuse Baie de Somme, où les phoques ont plus de style que nous en cuissard. On se chauffe désormais pour remonter toute la Côte d’Opale : Berck, puis Wimereux, avec une escale recommandée à Équihen-Plage, au resto éphémère Cool K’cahuète (ouvert l’été seulement) : caravane posée dans les dunes, carte locavore, et ambiance slow.
En chemin, le marché du vendredi à Étaples, sur la place du Général de Gaulle, est une autre institution, sacré plus beau marché de France lui aussi – si ça c’est pas une tournée des champions…
On longe ensuite les mythiques Caps Gris-Nez et Blanc-Nez, là où l’Angleterre nous fait coucou, puis Calais, ville fortifiée remplie d’histoire, avec son port emblématique (et sa vue sur l’Angleterre par temps dégagé), pointe son nez.
Sur toute cette portion, ce sont villages de pêcheurs et grandes étendues de champs et prairies qui t’accompagnent en guide de point de vue.
Enfin, Dunkerque, ville marquée par le passé et à la culture bouillonnante, et l’ultime virée jusqu’à Bray-Dunes, à deux pas de la Belgique. On termine en trinquant à la bière blonde, frites mayo à la main, face à la mer. Fin de l’aventure. 3 semaines, 1 500 km, et le sentiment d’un dépaysement total, les poumons remplis d’air pur.
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Infos pratiques pour préparer ton voyage sur La Vélomaritime
Venir et repartir : Plusieurs villes situées sur l’itinéraire de la Vélomaritime sont accessibles en train, pour pouvoir commencer ton itinéraire à différentes étapes !
Semaine 1 :
Roscoff, accessible depuis Rennes (tu prends un Rennes-Morlaix en direct en 1h40 puis un bus (avec transport vélo) Morlaix-Roscoff en 1h max)
Semaine 2 :
On peut arriver en train jusqu’à Pontorson-Mont Saint-Michel, desservie par plusieurs lignes TER : la ligne circulant entre Caen et Rennes via Granville et la ligne Paris-Montparnasse > Pontorson - Mont-Saint-Michel.
Semaine 3 :
Si tu veux commencer l’aventure à cette étape, rdv à la gare du Havre (accessible en TER direct depuis Paris en 2h17!)
Où dormir :
La Vélomaritime a listé pour toi tous les hébergements labellisées Accueil vélo. Du camping à l’hôtel tout confort, il y en a pour tous les budgets !
Pour un voyage encore plus dépaysement, La Vélomaritime a déniché pour toi une cinquantaine de cabanes et autres hébergements peu conventionnels (pods, mini canadiennes sur pilotis, cabadiennes, campétoiles…) légers et adaptés au tourisme à vélo, qui accueillent les cyclovoyageurs à l’âme d’enfant aventurier qui rêvent de s’endormir sous les étoiles !
Se déplacer :
On t'a concocté la trace jour par jour sur Komoot !
Vélo & train :
Enfin, une fois n’est pas coutume, là aussi, La Vélomaritime a tout donné ! Tu trouveras ici une carte interactive avec toutes les lignes de train qui acceptent les vélos, mais aussi les gares qui se trouvent sur l’itinéraire.
Oui, on a voulu te faciliter la tâche pour que pédaler au bord de l’eau ne soit rien de plus qu’une partie de plaisir ! Au programme, tu n’as qu’à te laisser porter le long de La Vélomaritime : 3 jours, 10 jours ou trois semaines, c’est toi qui choisis !